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Des Hommes et des Femmes

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Rembrandt, le kabbaliste
 

Quand on prononce le nom de Rembrandt, on pense au peintre, mais peu connaissent le Kabbaliste...

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Les Femmes et la FM

Il convient de préciser que la position de la femme dans la Franc maçonnerie est très récente... 

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Bernard Le Trévisan

Quand on aborde les alchimistes, il est difficile de faire l’impasse sur ce personnage hors du commun...

Rock Maze

Quel chemin intiatique dans un monde aussi perturbé ?

Essayons de réfléchir sur ce qui se présente à nous pour peut-être aboutir à un début de réponse...

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Saint Jean de la Croix

Parfois l’inspiration nous vient à nos heures les plus sombres ; Saint Jean de la Croix, un poète mystique...

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Moïse Maïmonide

Maïmonide, de son prénom Moïse, est né à Cordoue, il fut médecin, rabin, mathématicien et philosophe...

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Maria Hébraïca
 

Il est des noms qui traversent le temps et l'espace pour devenir des légendes ; C'est le cas de Marie...

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Aboulafia la voie du Tsérouf

En 1240 sous la lumière crue du soleil éclatant de Saragosse nait Abraham Aboulafia...

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Benjamin Franklin

Né à Boston en1706, il est le 15ème d’une famille de 17 enfants, fils d’un teinturier presbytérien...

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Rembrandt

REMBRANDT, LE KABBALISTE

Quand on prononce le nom de Rembrandt, tout un chacun pense au peintre, peu de monde connait Rembrandt le Kabbaliste.

Sur la fin de sa vie, il s’explique dans un manuscrit dans lequel, il raconte ses souvenirs. Celui-ci fut récupéré par la fille du Kabbaliste Ephraïm Bonus qui le confia à un groupement de kabbalistes qui permettra sa circulation de génération en génération.

En Hollande à cette époque, les échanges intellectuels entre Juifs et Chrétiens furent des plus fructueux, le centre d’intérêts étant les fondements de la Kabbale et le peintre symbolise véritablement cette relation.

Il était fils d’une mère calviniste et d’un père juif et il écrit : « La moitié seulement de mon sang me vient d’Israël, l’autre moitié était du Christ. Alors je fus cet aigle que ses propres ailes déchireraient, l’une l’emporte vers le Nord et l’autre vers le Midi. Et sa chair est arrachée ainsi qu’en une double et perpétuelle crucifixion ».

Cette tension venait du fait qu’il aimait profondément les deux traditions et que jamais il n’a choisi l’une ou l’autre. Il disait : « mon œuvre est le confluent où ces deux fleuves ont uni leurs rumeurs. »

C’est dans la contemplation passionnée de son père qu’il a bâti son judaïsme et aux récits évangéliques de sa mère, il s’imprègne des douceurs chrétiennes, ce qui lui fera écrire : « Luttant et se heurtant tels deux vents contraires au-dessus des montagnes et dont les colères façonnent le sommet du mont, ces deux courants ont pétri, par leurs chocs et leurs apaisements, par leurs réveils et leurs violences, cette figure dont mon œuvre est pleine ».

C’est très tôt que Rembrandt découvre les enseignements de la Kabbale, à travers les paroles de Simon Menno, kabbaliste qui lui fut présenté par son meilleur ami, Yan. D’un message de ce Simon, il dira : « J’ai chancelé, foudroyé par cette voix ancienne qui illuminait à cette époque, nombre de nos frères et où je retrouvais la plupart de mes éclairs intimes ».

Admiratif de ce Kabbaliste Menno qui avait fondé un groupement initiatique les Mennonites, Rembrandt et son ami Yan, dès qu’ils eurent l’un et l’autre vingt-cinq ans (l’âge requit) demandèrent leur initiation aux disciples de Menno. Ils firent alors le même serment que leurs nouveaux frères. Serment qui demandait  :

  • De jurer de ne jamais répandre le sang de l’homme, d’avoir la guerre en abomination, de ne respecter que les lois respectables

  • De ne pas accepter de doctrine sur Dieu et de ne le servir que suivant le cœur, la raison et la foi

  • De sauvegarder la sainteté et la dignité de l’homme.

A cause de ce serment, comme tous les mennonites à l’époque, il fut attaqué et persécuté.

L’étude de la Kabbale par Rembrandt semble se concentrer uniquement sur les textes du Sepher HaZohar (le Livre de la Splendeur), ce serait sa seule référence, d'ailleurs tous les kabbalistes y puisent leurs réflexions car c’est une source qui ne tarit jamais.

Il raconte que le père de son ami Yan, leur lisait des textes du Zohar alors qu’ils n’étaient que des enfants, on lit dans son manuscrit : « Nous comprenions à peine, ou même nous ne comprenions pas du tout ces pages mystérieuses et confuses. Les mots pourtant faisaient lever en nous de grands vols d’images qui hantaient nos rêveries ».

Il raconte la scène : ils étaient allongés au sol, le père de Yan lisait à la lueur d’une chandelle vacillante, ils buvaient ses phrases incompréhensibles où on y parlait de vieillards réunis sous les arbres qui entouraient. L’un deux qu’ils appelaient la Lampe Sainte, n’était autre que Simon bar Yohaï qui expliquait à ce petit groupe, les secrets des écritures.

La Kabbale a aidé Rembrandt à se situer entre la peinture et la gravure. Il considérait la peinture comme charnelle, la couleur se caresse comme la peau d’une femme et de considérer la gravure comme sainte, harmonie du blanc et du noir. Du jour et de la nuit. Rembrandt écrit : « Quand je grave, j’ai toujours en moi les mots de la Kabbale, je sais qu’autour de toutes mes lignes va jaillir la lumière. Et lorsque sur le cuivre, ma pointe se pose, appuie, pèse ou se fait légère, effleure, vole, je sens que mes traits de ténèbres font naître autour d’eux la lumière et les ombres. Lumière éclatante du jour, Lumière secrète de la nuit, car il est dit, la vraie lumière est dans la ténèbre, la vraie ténèbre est dans la lumière, elles ne forment qu’un. Elles sont l’unité céleste. »

Il savait et annonçait que la loi révélée à Israël sur le mont Sinaï était gravée avec du feu noir sur du feu blanc et de déclarer : « Alors je grave pour que mes traits résonnent dans les cœurs comme les mots du Sinaï ».

Il reçut les enseignements d’un important cercle de Kabbalistes, mais son éveil à la Kabbale, il le doit surtout à sa rencontre avec Stella, la fille du Kabbaliste Ephraïm Bonus. Bien que la Kabbale ne fût pas ouverte aux femmes, Stella reste une grande Kabbaliste. Parlant d’elle, il écrit : « Rien que de prononcer son nom, mon vieux cœur est tout ébloui, c’est mon étoile du matin, ma Shekina mystique. Du livre, elle a la flamme sacrée qui incendie le rêve et la pensée. Elle est venue en moi comme la rosée d’en haut descend dans le jardin de l’Eden. Elle s’est posée sur ma vie comme la colombe sur l’arbre d’Abraham ».

Il était assurément subjugué par les enseignements de cette femme qui lui expliquait les mystères, le nom des quarante-deux lettres dont on ignore le sens, excepté le Messie. Les Séphiroth et les neuf palais de la Pensée Divine. La création de l’homme composé des quatre éléments, la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu. Le firmament étincelant au- dessus de la tête des H’ayoth. La colonne invisible par où le Messie montera au ciel pour y recevoir le pouvoir et la royauté…

Les Sephiroth, il y fait référence dans son manuscrit : « J’ai connu les dix noms, ses dix attributs. J’en ai rempli mon existence et mon œuvre… » et de les commenter une à une. Ces Sephiroth, il les aurait symbolisés dans ses tableaux.

Par exemple, une vision toute personnelle de la lecture de Tiphereth dans la lutte de Jacob avec l’Ange. Si on déchiffre cette peinture, d’après l'épisode biblique, c'est un combat entre deux antagonismes, deux êtres très différents. Dans l'œuvre le combat a cessé Jacob est blessé à la hanche et pour ne pas qu’il perde l’équilibre, l’Ange retient Jacob, une main sur sa hanche et l’autre derrière en haut de son dos. L’Ange a les ailes déployées, laissant poindre une image de recherche d’équilibre. Le regard de l’Ange est plein de compassion et l’histoire dit qu’il bénit Jacob. La peinture de Rembrandt reflète l’harmonie…c’est bien tout le symbole de l’édifice séphirotique et de la Sephira Tiphereth pour l’équilibre, l’harmonie.

A la fin de ce manuscrit, Rembrandt à la vision de ses proches décédés et décrit ses derniers instants en quelques lignes  émouvantes : « Ah ! je comprends. Enfin c’est l’heure, vous venez tous pour m’emmener. Oui, oui, je me souviens la Kabbale l’enseigne. A l’heure de quitter la vie, tous nos chers invisibles reviennent nous chercher. Et nous pouvons les voir. Qu’elle est belle votre Lumière... Non ! ne m’emmenez pas encore... Un instant ! mes pinceaux. Laissez-moi reproduire, je veux essayer une fois de plus, retrouver votre éclat, vous peindre avec du feu… du feu… Ce cri ?... Ah ! j’entends, je vois, c’est le Coq noir. C’est le Coq noir de la Kabbale, on ne le voit qu’au moment de mourir. La flamme du Nord a frappé ses ailes. Son cri m’a traversé, il a crié : le jour est arrivé ! brûlant comme une fournaise ardente, ma vie, ce fut ma vie… ardente… mon œuvre ».

4 octobre 1669 Rembrandt décède à Amsterdam.

Quel chemin intiatique

QUEL CHEMIN INITIATIQUE DANS UN MONDE AUSSI PERTURBE ?

Je n’apporterai aucune réponse à cette question, mais je vais essayer de faire avec vous un état des lieux et réfléchir sur ce qui se présente à nous pour peut-être aboutir à un début de réponse.

Il me parait tout d’abord important de mettre en évidence que la plus grande partie de l’humanité se moque éperdument de chercher quoi que ce soit. La vie actuelle convient parfaitement à la majorité et c’est bien ainsi. L’histoire nous a montré que le dernier qui parle à forcement raison, donc acte !!!

Une autre partie peut éventuellement se poser des questions, mais elle ira chercher les réponses dans la nouvelle bible, j’ai nommé internet. Là encore on peut se poser la question de la manipulation qu’exerce les réseaux sociaux sur le peuple. C’est une manière très subtile de maintenir un état de dépendance et de non réflexion.

Certaines religions ayant repris du pouvoir se chargent de maintenir une autre partie de l’humanité dans la peur et l’ignorance, ce qui représente une forme d’involution. A l’opposé un athéisme affirmé amène un laxisme débridé et laisse croire en une forme de liberté.

Je vous passe les courants émergeants qui chaque jour inondent nos ondes de leur vérité.

Ce petit état des lieux juste pour vous préciser que nous sommes bien en pleine décadence, mais que c’est normal puisque nous sommes à la fin d’un cycle. Le terme décadence est contesté par les médias, mais là encore je vous laisse juge !!! Pour information la fin d’un cycle n’est pas la fin du monde.

En ce qui me concerne je dirai que plus le monde va mal plus il apparait nécessaire de trouver son chemin, « et je dis bien son chemin ».

Le terme initiatique induit un retour vers l’initiation, et donc forcément un zoom arrière sur notre vie, mais surtout sur l’enseignement, l’éducation les connaissances que nous avons acquises. Tout d’abord, il y a lieu de faire le tri. Tout n’est pas à jeter, mais tout n’est pas à garder.

Il faut beaucoup d’objectivité pour faire ce bilan et quelque soit l’âge où on démarre notre recherche il faudra faire le ménage. La prise de conscience qu’il peut y avoir autre chose ailleurs peut arriver n’importe quand, mais c’est à cet instant que le cheminement commence.

Donc au début il faut avoir l’envie de travailler, de chercher, de comprendre, de s’instruire, ne pas avoir peur de se remettre en question, d’aller voir derrière les apparences et derrière le miroir, et d’avoir conscience qu’une vie ne suffira pas à atteindre le bout du chemin.

Chacun son chemin, c’est une évidence. Nos pôles d’intérêts sont différents, notre culture, notre éducation, nos connaissances, notre structure mentale, notre vision du monde, tout nous sépare. Toutefois les voies initiatiques qui font partie de la tradition primordiale se présentent à nous et nous ouvrent les chemins que d’autres avant nous ont tracé.

A nous de trouver le bon sentier et de le suivre sans prétention et avec beaucoup d’humilité.

Les voies initiatiques sont nombreuses. De l’alchimie à la Magie en passant par la kabbale, l’astrologie et tant d’autres, toutes les sciences ésotériques se proposent à nous et chacun selon sa sensibilité ira vers celle qui l’inspire le plus.

Aujourd’hui nous parlerons plus particulièrement de l’une d’entre elles qui est la franc-maçonnerie. Pourquoi choisir cette voie ? Peut-être parce que c’est la plus connue et que cela n’est pas très difficile de nos jours d’y entrer. Mais la facilité s’arrête là. L’initiation n’est que le début de ce fameux chemin qui doit nous mener plus loin vers la connaissance ou plutôt vers la prise de conscience de ce que nous sommes et de notre devenir. Soit un éternel cherchant ? soit un mouton de Panurge ?

Bien que cette voie soit relativement récente, elle trouve ses origines dans des traditions bien plus anciennes. Elle véhicule un grand nombre de valeurs, elle nous permet de travailler ensemble comme cela se faisait dans les écoles de Mystères de la Grèce antique. Le travail en commun, le partage des connaissances, nous permettent de nous enrichir, mais surtout d’avoir cet état d’esprit si particulier qui nous anime et qui fait de nous ce que nous sommes.

Elle nous délivre un enseignement caché qu’il faut apprendre à découvrir au fil des ans. Elle nous bouscule dans nos certitudes et nous oblige à réfléchir, à chercher, à travailler. C’est là le but essentiel car nous sommes des éternels cherchants.

Mais que cherche-t-on ? la connaissance ? la vérité ? la sagesse ? l’être qui se cache au fond de nous ? Ce fameux connais-toi toi-même ?

Nous sommes confrontés à un monde déboussolé, tout ce qui faisait l’ossature de nos sociétés a été remis en question. La morale, l’éthique, le respect, les valeurs, la famille, l’éducation et j’en passe ne représentent plus rien. Le monde actuel ne veut plus de contrainte, on cherche la facilité dans tout, il faut aller de plus en plus vite et c’est une perpétuelle fuite en avant. La quête du pouvoir n’a jamais été aussi présente à tous les niveaux de la société, et l’individualisme est devenu un état normal.

Pour autant, je ne dis pas qu’il faudrait être statique et refuser l’évolution. Toutes les civilisations ont connu diverses formes de progrès, les sciences, la médecine etc… et cela a souvent été très bénéfique pour l’humanité. Il est d’ailleurs intéressant de constater de nos jours un retour sur le passé dans bien des domaines. Il semblerait qu’il y est peut-être une certaine prise de conscience de toute ces valeurs qui ont été foulé aux pieds.

Toutefois un regard en arrière nous permet de constater que toutes les grandes civilisations, pour ne pas les nommer « l’Egypte, la Grèce, Rome, Summer etc… » après avoir connu une progression vers leur apogée et une période de stagnation, s’en est suivi invariablement une décadence. Ho ! bien sûr, elles n’ont pas complétement disparu, elles se sont fait absorber par d’autres cultures émergentes, qui à leur tour ont connus le même destin, et l’on peut se poser la question de pourquoi cette répétition que l’on appelle « la loi des cycles ».

 Peut-être faudrait-il tirer les enseignements du passé et éviter de reproduire les mêmes erreurs, les mêmes schémas destructeurs.

Mais je vous pose la question, autour de nous que voyons-nous ?

En ce début de XXIème siècle les religions qui ont menés le monde durant des millénaire et dont on croyait s’être exonérées sont on ne peut plus actives avec les conséquences que cela engendre ; mais attention, je ne remets pas en cause les croyances mais le dogmatisme imposé par leurs dirigeants ;

Les guerres qui ont jalonnées notre histoire et dont on s’était jurés « plus jamais ça », sont à nos portes, l’Europe, le Moyen Orient, l’Asie etc… même les épidémies que l’on croyait éradiquées sont en passe de faire leur retour. Donc nous pouvons faire le constat suivant : bien que nous ayons eu de sérieuses avancées dans certains domaines technique, scientifique, médical, culturel, la gestion du monde reste entre les mains d’hommes de pouvoir qui ne se projettent pas sur l’avenir de leur pays ni de la planète, mais plus surement sur leur probable prochaine réélection.

Donc oui, nous sommes bien dans un monde très perturbé, et si certains d’entre nous cherchent un chemin initiatique c’est bien qu’ils ont compris la nécessité de se sortir de cet environnement pollué pour pouvoir s’élever au-dessus de la mêlée.

Quant à savoir quel chemin prendre, comme je l’ai dit précédemment je n’ai pas la réponse, mais les voies sont devant nous. On a longtemps considéré l’humanité comme une entité facilement manipulable et cela malheureusement a été vrai durant des siècles. On aurait pu espérer que cela changerait, mais notre actualité nous démontre chaque jour qu’il n’en est rien et qu’au contraire tout va de plus en plus mal et qu’il est de plus en plus facile de manipuler les foules.

Donc si déjà l’individu lambda se pose la question de savoir qui il est, alors il y a de l’espoir. Rien n’est inaccessible pour celui qui a la volonté de se changer, de s’améliorer, de se reconnaître en tant qu’être humain

L’astrologie nous explique que nous sommes maintenant sous l’influence de la planète Uranus dont les potentialités doivent nous permettre de découvrir entre autres ce qui est caché, nous devrions donc saisir cette chance pour avancer vers un futur plus harmonieux, mais surtout avec la conscience de ce que nous sommes.

Quel que soit le chemin que nous choisirons, il sera difficile car notre environnement ne se prête pas à la spiritualité, et nous serons toujours considéré comme des illuminés. Peu importe l’opinion d’autrui tant que le chemin que nous aurons choisi nous apporte la satisfaction de la découverte d’un ailleurs, qui comblera le vide sidéral dans lequel baigne notre humanité.

Maria Hébraïca
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MARIA HEBRAÏCA

 

Il est des noms qui traversent le temps et l'espace pour devenir des légendes ; C'est le cas de Marie surnommée entre autres « Marie la Juive » dont l’existence nous est révélée par la glorieuse Alexandrie à travers les écrits de l’alchimiste Zozime de Panopolis (fin du 3ème siècle) qui vécut l'apogée de la culture greco-égyptienne de la fameuse école d'Alexandrie. 

Marie la Juive, habitait semble-t-il à Alexandrie. Son œuvre importante, nous est parvenue par fragments, Zozime cite les travaux antérieurs d’alchimistes et décrit notamment les techniques et outils qu’ils utilisent.

Parmi d’autres noms, il évoque une Marie, qu’il appelle parfois «Marie la Divine » et qu’il classe parmi les « anciens », antérieure à l’an 300 donc. D’autres écrits par la suite, évoquent les visions qu’elle aurait eu de Jésus, appelée parfois « sœur de Moïse ». Marie vit vraisemblablement en terre noire de Kemet patrie des Alchimistes avant le 4ème siècle, au cours de la période hellénistique et en pleine période d’essor de Zosime dit le Panapolitain. Il cite une œuvre attribuée à Marie la Juive, « Sur les fourneaux et les instruments» (Peri kaminon kai organon), qui décrit des outils et instruments de métal, de verre et d’argile, utilisés pour la cuisson ou la distillation qu’elle publia sous le nom de Maria Hébraïca.

Le dispositif le plus célèbre qui lui est attribué est le « bain-marie » méthode visant à réchauffer une substance en la plaçant dans un récipient rempli d’eau chaude. Peut-être utilisé plus tôt dans la médecine arabe, le bain-marie est resté attribué à Marie la Juive qui lui donne son nom. Au 10ème siècle, Marie la Juive est citée par l’érudit Ibn aal Nadim comme l’une des 52 alchimistes majeurs. Plus tard l'adepte Michael Maier la considérera comme l’une des quatre femmes capables de produire la Pierre. L'alchimiste Arabe Al-H'abib dit que Miriam était une disciple de (pseudo-) Démocrite, et Maître du roi Hor (Horus). Les anciennes traditions ont tendance à fusionner Miriam la prophétesse et Miriam l'alchimiste. Ainsi la « Pierre blanche» ou «l'herbe blanche » sera associée à la lèpre de Miriam que Moïse guérira : « Ici commence la pratique de Miriam la prophétesse dans l'art alchimique. Aros le philosophe a rencontré Miriam la sœur de Moïse, il lui rendit hommage et lui dit : - O Prophétesse, j'ai entendu à votre sujet que vous pouvez blanchir la pierre en une journée. » (Texte perse anonyme).

Dans l'ésotérisme chrétien, on lui prête des unions mystiques avec le Christ, ce qui la réunit à Marie-Madeleine. Dans un manuscrit arabe médiéval elle est appelée « Miriam la sage, fille du Roi de Saba », et elle deviendra aussi « Fille de Pluton ». Miriam a construit et décrit différents fours et appareils pour la cuisine et la distillation, en métal, en argile et en verre. Elle calfeutrait les différentes parties de ces instruments au moyen de graisse, de cire, et « d'argile des philosophes». Elle aimait les récipients en verre particulièrement utiles, parce que « on y voit sans toucher », et qu'ils permettent la manipulation sécuritaire des matières dangereuses comme le mercure, qu'elle décrit comme « le poison mortel, car il dissout l'or et le plus dommageable des métaux », ainsi que la substance sulfureuse, servant à la préparation de « l'Eau exaltée », qui est une « Eau divine » (l'âme). On peut observer ici que le nom Miriam (מִרְיָם) peut se permuter en «méï ram» (מי רם) : l'eau exaltée.

Le plus célèbre appareil alchimique inventé par Miriam est le balneum Mariae, ou « bain-marie », évoqué précédemment qui se compose d'une double cuve, celle extérieure est remplie avec de l'eau tandis que l'interne contient la substance qui doit être chauffée à un degré modéré. La plus ancienne description du kérotakis (alambic) est donnée par Miriam. Kérotakis, dérive du nom de la palette sur laquelle les anciens peintres grecs mélangeaient leurs quatre pigments de base : blanc, noir, jaune et rouge avec de la cire (keros). Par la suite le Kérotakis est devenu un appareil en trois parties. Elle décrit aussi un autre appareil, dont elle semble aussi l’inventrice : le Tribikos fait de trois tubes de cuivre.

Miriam était en quête de la Pierre Philosophale, elle en a laissé un écrit avec des indications sous forme d'axiomes énigmatiques comme: « Inversez la nature et vous trouverez ce que vous cherchez. » Elle apparaît dans ce texte non seulement comme un praticien expert de l'alchimie, mais aussi comme une personne d'une grande érudition dans ses traditions et légendes. Elle précise que le Grand Œuvre ne peut être réalisée que dans une seule saison, durant le mois égyptien de Parmouthi ! Probablement la partie la plus intéressante des enseignements de Miriam était sa doctrine sur la «Nature de la Nature», qui sous-tend toute son œuvre alchimique, et qu'elle développe dans de nombreux axiomes issus de ses extases, tels que : «Un devient deux, deux devient trois, et au moyen de la troisième la quatrième réalise l'unité ; ainsi deux ne font qu'un ». Elle imbrique la conception du monde et du corps humain composé de quatre éléments. Elle dit : « Tout comme l'homme est composé de quatre éléments, le cuivre l'est également, et tout comme l'homme résulte de l'association de liquides, de matières solides et d'esprit, ainsi est le cuivre. » De l'analogie entre l'homme et métaux, il en résulte qu'ils sont de deux sexes. Cette notion sous-tend la parole énigmatique de Miriam, « Rejoignez le mâle et la femelle, et vous trouverez ce qui est recherché. ». L'analogie entre l'homme et le métal, selon Miriam, va encore plus loin. Tout comme l'homme est composé d'un corps, d'une âme et d'un esprit, ainsi sont les métaux : « La vapeur [produit par volatilisation de substances sulfureuses dans les métaux] est l'esprit du corps et l'âme diffère de l'esprit. ». Une doctrine connexe est que les corps métalliques peuvent être rendus incorporels, et les substances incorporelles peuvent être faites corporelles. Miriam dit : « Si les corps ne sont pas rendus incorporel, et l'incorporel corporel, rien de ce que l'on attend aura lieu : si les matériaux résistants ne sont pas mélangés avec ceux qui s'évaporent au feu, on n’obtiendra rien de ce que l'on attend ». Le point crucial de la procédure prescrite par Miriam est l'hypothèse qu'il y a deux catégories d’organismes : volatiles et fixes ou incorporels et corporels.

L'eau tient une place importante dans l'enseignement de Miriam et l'on y retrouve le concept des Eaux d'en Haut et d'en Bas de la Kabbale. Pour elle l'eau divine est l'âme, elle la nomme ange, car c'est un principe spirituel.

Le nom hébreu Miriam (מִרְיָם), évoque la rébellion et l'amertume des eaux. C’est la goutte d'eau ou celle qui élève...

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Élisabeth Aldworth

LES FEMMES ET LA FRANC MACONNERIE

 

Il convient tout de suite de préciser que c’est une histoire très récente.

La position de la femme dans la Franc maçonnerie est complexe. Elles ne furent admises que progressivement et leur participation fut très diverses selon les époques et les pays.

En France comme dans d’autres pays elles rejoignent des loges mixtes ou uniquement féminines.

 

Beaucoup de profanes pensent qu’on devient Franc Maçon par invitation, héritages ou autres moyens non démocratiques. Ce n’est pas tout à fait vrai ; tout individu peut postuler librement et sans avoir été persuadé de devenir franc-maçon. Pour autant bien souvent c’est par amitié, cooptation, connaissance que le profane rejoint le groupe.

Pour devenir franc-maçon en France, il faut être majeur et de bonnes mœurs (casier judiciaire vierge) homme ou femme selon les obédiences.

En Angleterre il faut être un homme, croire en un être suprême et être né libre (c'est-à-dire ne pas être né esclave).

 

L’histoire nous indique que quelques femmes ont eu accès à la maîtrise dans certaines corporations, à l’époque des « anciens devoirs » loges opératives. C’était essentiellement des veuves ou des sœurs d’opératifs qui prenaient la suite de charges tel qu’en témoigne le livre des métiers de paris (1268), les statuts de la guilde des charpentiers de Norwich (1375) ou les statuts de la loge d’York (1693). Mais nous sommes loin de la Maçonnerie spéculative actuelle.

 

Pour rentrer dans le vif du sujet et rester objectif il convient de préciser qu’avant le début du 18ème siècle il n’y a rien de précis concernant l’appartenance des femmes en franc maçonnerie, si ce n’est le cas d’Élisabeth Aldworth qui fut initié en 1732 à la suite d’une histoire pour le moins cocasse. En effet son père et ses frères faisaient partie d’une loge qui se réunissait dans l’enceinte du domicile conjugal. Ayant été surprise à les espionner, son cas donna lieu à une réunion extraordinaire à l’issue de laquelle on lui proposa l’initiation ou la mort. Je vous laisse juge de ce qu’elle choisi. Il faut savoir qu’elle resta membre de cette loge jusqu’à la fin de sa vie à l’age de 95 ans.

 

Il convient de préciser que dans l’article III des constitutions d’Anderson en 1723, il affirme que les membres d’une loge : «doivent être hommes de biens et loyaux, nés libres et d’age mûr et discrets, ni serfs ni femmes ni hommes immoraux et scandaleux, mais de bonne réputation.»

 

Citons également la mise en garde du Chevalier de Ramsay en 1736 qui dit fort élégamment et en vers :

 

« Si le sexe est banni, qu’il n’en ait point d’alarmes,

Ce n’est point un outrage à sa fidélité ;

Mais on craint que l’amour entrant avec ses charmes,

Ne produise l’oubli de la fraternité.

Noms de frère et d’ami seroient de faibles armes

Pour garantir les cœurs de la rivalité. »

 

Donc, comme vous pouvez le constater, la tache n’était pas facile.

Mais il en faut davantage pour décourager la gent féminine.

 

Or donc en s’immisçant dans les banquets et divertissements qui suivaient les travaux ainsi que dans les cérémonies religieuses de deuil et de la Saint Jean, progressivement des Francs-Maçons français prirent l’habitude de nommer « Sœurs » les femmes présentes à ces occasions, puis en vinrent à créer une «Maçonnerie des dames» ou «Maçonnerie d’adoption». On trouve trace de ces loges d’adoption en France dés 1740.

Mais ne rêvons pas. Tout d’abord ces loges sont réservées à l’élite de la société (duchesses de Bourbon et de Chartres, princesse de Lamballe) et j’en passe. De plus ces loges n’ont aucune autonomie, elles sont rattachées à des loges masculines dont elles portent souvent le nom. Quant aux rituels il ne vaut mieux pas en parler : Tour de Babel au 1er degré, Jardin d’Éden au 2ème et déluge au 3ème …. Sans commentaires.

 

On a un peu plus de chance avec la Maçonnerie Égyptienne, car Cagliostro fonda le Rite égyptien avec des loges dites «androgynes» sous les auspices de la déesse Isis. Il avait confié la direction d’une loge féminine à son épouse Sérafina, puis avait crée d’autres loges au fil de ses voyages à Mitau en 1780 et à Paris en 1785. En 1782, il crée la première loge féminine qui s’appellera la Colombe. Dans la Maçonnerie Égyptienne, il n’y aura jamais de loge d’adoption.

 

Hélas tout cela restera anecdotique jusqu’à la fin du 19ème siècle en France.

En 1880, 12 loges symboliques vont rompre avec la « Grande Loge centrale » du Suprême Conseil de France et vont constituer une nouvelle obédience «Grande Loge Symbolique Écossaise» qui admet pour principe l’initiation des femmes, mais sans aller plus loin.

La loge « Les libres penseurs » du Pecq proclama son autonomie le 9 janvier 1882 afin d’initier le 14 janvier 1882, selon les pratiques du Rite Écossais Ancien et Accepté, Maria Deraismes, journaliste et militante féministe, remarquée par les frères pour ses talents de conférencière et son engagement militant pour la reconnaissance des droits des femmes et des enfants.

Onze ans plus tard, Maria Deraismes, aidée entre autres de Georges Martin initia 17 femmes le 14 mars 1893, puis fonda le 4 avril suivant une loge nommée « Grande Loge Symbolique écossaise mixte de France Le Droit Humain ».

C’est cette dernière qui donna naissance en 1901 à l’Ordre maçonnique mixte international « Le Droit Humain ».

En 1952 les sœurs se constituent en une « Union Maçonnique Féminine de France » qui prendra ensuite le nom de «Grande Loge Féminine de France» et abandonnera en 1959 le Rite d’adoption pour le Rite Écossais Ancien et Accepté.

 

En ce qui concerne le rite de Memphis Misraïm, c’est Robert Ambelain qui ré ouvre le rite aux femmes (le précurseur étant Cagliostro) le 15 mars 1965 en créant la loge Hathor à Neuilly.

 

Donc comme vous pouvez le constater c’était hier.

 

Depuis cette époque les choses sont allées très vite et de nos jours il ne manque ni d’obédiences ni de rites pour accueillir les femmes.

La question que l’on peut se poser est : pourquoi la Franc Maçonnerie pour les femmes ?

Pour répondre à cette question il convient de préciser ce qu’est la Franc Maçonnerie, que vient on y chercher, que va-t-on y trouver, pourquoi telle obédience plutôt qu’une autre etc. etc.

 

« L’idéal de la Franc Maçonnerie est de parfaire l’être humain en développant sa conscience morale ou sa spiritualité, et de travailler au progrès de l’humanité. En marge de toute idéologie politique ou religieuse, la Franc Maçonnerie s’oppose au dogmatisme, demandant à ses membres de respecter les différences d’opinion. Elle recherche la vérité, mais ne prétend pas la détenir. Ce n’est donc ni une secte, ni une religion, elle n’a pas de révélation à faire, puisqu’elle garantit à tous la liberté de pensée ».

 

Cette formulation me plaît bien, elle a le mérite d’être claire et de dire l’essentiel. J’ajouterais toutefois que la Franc maçonnerie n’aime pas les extrêmes, et qu’il convient de rester modérer dans ses choix.

 

Donc et pour ne pas vous assommer par des formules dithyrambiques je vais faire simple.

 

En Maçonnerie on vient chercher à se mieux connaître, à se perfectionner, on est en quête d’une forme de vérité, on veut en savoir plus sur les autres et le monde qui nous entoure.

 

Les loges sont des lieux de rencontre et de partage.

 

On y développe les principes fondamentaux qui sont en priorité la tolérance, ce qui ne veut pas dire indifférence ou complaisance. L’acceptation que d’autres puissent avoir des idées différentes et que chacun puisse les exprimer. L’égalité ou le respect et la reconnaissance de nos différences. Le libre arbitre ainsi que le choix de vie.

 

Parmi les buts de la Franc Maçonnerie, il y a le désir d’unir ce qui est épars afin de mieux réfléchir et agir ensemble. Il convient de rassembler des hommes et de femmes autour d’un idéal, leur demander d’être solidaire les uns envers les autres.

C’est un des rares mouvements qui mise autant sur le développement individuel, spirituel, psychologique ou moral que sur une réflexion ou une action sur la société.

 

On trouvera en Maçonnerie des hommes et des femmes lambda, avec leurs qualités et leurs défauts. Il ne faut pas se leurrer, en fait on trouvera une parfaite reproduction de notre société. Toutefois, et c’est ce qui me parait important, l’individu qui entreprend cette démarche n’est en aucun cas contraint, et peut-être cherche t-il autre chose dans une société qui n’offre plus aucune valeur.

 

Quant aux femmes, après avoir été considérée depuis la nuit des temps comme une quantité négligeable, sans esprit, sans volonté, sans autonomie (peut-être même que l’on s’est posé la question de savoir si elles avaient une âme) voilà qu’elles existent par elles-mêmes, qu’elles expriment le désir de se cultiver de s’enrichir. Elles ont rattrapé en 50 ans, 20 siècles d’obscurantisme. De plus, elles ont des atouts que d’autre n’ont pas ou très peu : la sensibilité, la spiritualité, la perception du monde. Elles intègrent le sacré.

 

Donc après, la vaisselle, le ménage, les courses, les études du petit dernier et souvent une activité professionnelle, voilà qu’elles vont trouver encore un peu de temps, en moyenne deux soirées par mois, pour se faire plaisir. Et j’insiste « se faire plaisir ».

 

Selon les Obédiences et les Rites choisis, elles rejoindront des loges féminines ou mixtes, qui leurs proposeront d’avoir une réflexion, soit sur des problèmes de sociétés (Grand Orient, Droit Humain) soit sur l’esprit et la philosophie de la symbolique égyptienne (Memphis Misraïm).

 

Je ne vais pas argumenter sur les problèmes de sociétés, tout le monde sait ce que c’est.

(A préciser toutefois pour être honnête que d’importantes avancées sociales sont à mettre à l’actif de la Franc Maçonnerie).

 

Je vais développer un peu plus les Rites Égyptiens qui me sont plus familiers.

 

Importé directement d’Égypte par les armées bonapartistes, ils sont constitués d’hermétismes, de Gnose. Ils véhiculent une connaissance ancestrale que l’on peut nommer « La tradition Primordiale ». Ces écoles de Mystères ont formé durant des millénaires des Hiérophantes (prêtres), ce qui me semble-t-il est un gage de sérieux.

 

L’adhésion à ce type de Rite n’est donc pas hasardeuse. Elle relève d’un choix et d’une recherche ésotérique.

 

Bien entendu, il faut comprendre que depuis Bonaparte les choses ont évolué et une adaptation de ces rituels s’est imposée. Toutefois il me paraît important de préciser que dans certaines obédiences la recherche de la vérité première est toujours à l’ordre du jour, ce qui occasionne et motive des travaux forts intéressants.

 

La démarche maçonnique est essentiellement personnelle, elle relève du ressenti de chacun, mais en plus il y a la rencontre avec les autres, le partage, l’amitié. La loge est un espace de liberté bien que régit par des règles strictes.

 

Comme vous l’aurez compris, le choix du Rite appartient à chacun, en fonction de ses potentialités, de ses envies de ses goûts.

 

Dans le monde qui nous entoure ou la violence, la haine, l’injustice sont monnaie courante, il me paraît essentiel de préserver un espace où les valeurs qui ont pour nom Liberté, Égalité, Fraternité, Vérité, Justice ont encore un sens, et où le respect de l’autre prédomine.

Les femmes et la FM
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Saint Jean de la Croix

SAINT JEAN DE LA CROIX, UN POÈTE MYSTIQUE

 

Parfois l’inspiration nous vient à nos heures les plus sombres ; Dans la sombre nuit, entouré par les dures réalités de l’existence physique, une grande beauté peut soudain nous être révélé ; Cet éclair de beauté créatrice inondant notre être vient des profondeurs intérieures. Tel fut le cas au 16ème siècle du poète mystique espagnol San Juan de la Cruz (Saint Jean de la Croix). C’est enfermé dans une étouffante et étroite cellule, malade du fait des tortures et de la malnutrition, que San Juan composa certains de ses plus beaux poèmes - exprimant clairement un message positif d’amour, de beauté et d’union personnelle avec Dieu ; Ces poèmes prennent rang parmi les meilleurs de la littérature espagnole.

Une grande partie de la vie de Saint Jean fut une lutte contre les forces d’opposition. Bien que né dans une profonde pauvreté (1542) Saint Jean fut assez heureux pour recevoir une certaine éducation. Ce fut un étudiant exceptionnel. Après sa vingtième année il prononça ses vœux en tant que frère du Carmel et fréquenta l’université. Avec Saint Thérèse de Jésus, Saint Jean prit part a la réforme de l’Ordre du Carmel – une réforme ramenant l’Ordre de son opulence à ses buts originaux d’austérité, de prières, de contemplation et de recherche de l’union mystique. Dans son œuvre de réforme, Saint Jean se fit des ennemis dans l’Église et il fut finalement emprisonné et torturé pendant neuf mois – période durant laquelle il écrivit ses poèmes les plus magnifiquement inspirés. Il s’échappa et continua son travail de réforme du Carmel, mais il demeura suspect et souffrit entre les mains de ses ennemis pendant le restant de sa vie.

Il y eut beaucoup de contraste dans la vie de Saint Jean. Mystique profondément introspectif, San Juan fut aussi un réformateur pratique connaissant bien la peine et la souffrance et aussi la grande beauté qui se trouvent dans ce monde. Il reçut une bonne instruction, mais une grande partie de sa connaissance lui vint de de la méditation plutôt que de l’université ; il vécut dans le célibat en tant que moine, mais sa vision de la joie et de l’extase dépassèrent de beaucoup les vues étroites de l’Église. Ces contrastes se reflètent dans sa poésie.

Les poèmes de Saint Jean racontent le voyage de l’âme dans la nuit obscure à la lumière de la plus haute compréhension et de l’union mystique finale avec l’être absolu. Pour exprimer ce voyage de l’âme vers l’union mystique, Saint Jean a employé l’allégorie de l’amour physique et de la béatitude sexuelle entre amants. Il parle toujours en gardant un masque – celui de l’amante décrivant son extase. Ainsi, l’un des plus importants poèmes de Saint Jean, Noche Oscura (La Nuit Obscure) commence ainsi : « Par une sombre et secrète nuit, mourant d’amour et d’une profonde flamme... » Le poème se poursuit en décrivant la rencontre des amants et leur extase. Ainsi ces poèmes peuvent être lus comme des œuvres érotiques ou plus symboliquement comme de joyeuses et belles descriptions du voyage de l’âme vers l’union mystique (le mariage spirituel).

VIVE FLAMME D'AMOUR

Ô vive flamme d'amour
Comme vous me blessez avec tendresse
Dans le centre le plus profond de mon âme!
Puisque vous ne me causez plus de chagrin,

Achevez votre œuvre, si vous le voulez bien,
Déchirez la toile qui s'oppose à notre douce rencontre.

Ô brûlure suave,
Ô plaie délicieuse,
Ô douce main, ô touche délicate
Qui a la saveur de la vie éternelle
Qui paye toute dette!
Qui donne la mort et change la mort en vie.

Ô lampes de feu
Dans les splendeurs desquelles
Les profondes cavernes du sens
Qui était obscur et aveugle
Donnent avec une perfection extraordinaire
Et chaleur et lumière à leur Bien-Aimé!

Avec quelle douceur et quel amour
Vous vous réveillez dans mon sein
Où vous demeurez seul en secret
Et avec votre aspiration savoureuse
Pleine de biens et de gloire,
Avec quelle délicatesse vous m'embrasez d'amour!

Jean de la Croix

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Dessin de la Crucifixion par Jean de la Croix

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Aboulafia
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ABOULAFIA, LA VOIE DU TSEROUF
 

En 1240, sous la lumière crue du soleil éclatant de Saragosse naît Abraham Aboulafia. Son père « maître du fer » dont il connaît tous les mystères par tradition familiale, lui apprend très jeune les textes sacrés et lui ouvre la porte de la bibliothèque de la synagogue. Là, il s'imprègne des lettres, du Livre des Contemplations et découvre Qabbalah ; à cette époque il n'a pas la connaissance pour tout ce savoir, mais l'aventure commence ici ! Il n'aura de cesse de découvrir ces lettres sacrées et magiques, ces feux noirs sur feux blancs qui s'inscrivent dans des cercles qu'il tourne et retourne dans l'ombre de ses nuits. Plus tard, ces combinaisons l'aideront à structurer ses études de la Torah et du Talmud, les mots se métamorphosant en nombres, en vibrations subtiles...

Passionné de philosophie, il aime Aristote, admire Maïmonide (voir la réflexion initiatique sur Moïse Maïmonide) dont il n'a de cesse de parcourir l'œuvre. Ce cherchant quittera sa province et sa famille à la recherche d'un fleuve mythique le Sambatyon, qu'il ne trouvera jamais mais l'emmènera sur le chemin d'une vie d'errance, riche de rencontres. Il côtoiera le pape Nicolas III en 1280. Témoin privilégié de son temps, il fréquentera les Templiers, les confréries Soufies et surtout les maîtres de la Qabbale de son temps lui ouvriront les portes de leurs manuscrits. A Konya, il vivra au sein de l'ordre soufi de Mevlevi et rencontra Mawlanat. C'est à Gérone qu’il découvre l’œuvre de Maïmonide et fait la connaissance cette fois à Barcelone de celui qui deviendra son maître, le hazan Barukh Torgami qui va l’initier aux théories de la Qabbale « prophétique » auxquelles il consacrera toute sa vie après avoir connu sa première expérience mystique durant cette année 1271. Aboulafia construit une œuvre prolifique qui s’organise entre foi et raison. Il considère que la Kabbale est le prolongement de la pensée des écrits philosophiques et notamment du Guide des égarés de Maïmonide qu’il présente comme son maître. Aboulafia estime qu’il est possible d’atteindre la prophétie aux moyens de procédés mystiques appelés « sagesse de la combinaison »  (Hokhma ha-Tsérouf), mais cette approche l’oppose étonnamment à Maïmonide qui rejette de manière explicite la littérature des Palais (Heikhalot). En 1280, il décide de s’installer à Capoue pour fonder une école de pensée d’inspiration kabbaliste. D'abord adulé puis rejeté il s'exilera finalement à Gomino sur l'île de Malte. Là, dans la sérénité, la vocalisation des combinaisons, il y connaîtra l'extase du baiser mystique...

Il terminera sa vie en Grèce auprès de sa famille à Patras en1292 laissant une œuvre riche qui est en train de revoir le jour à travers ses disciples et ses traductions portées par Gershom Sholem et Georges Lahy.

Bernard Le Trévisan
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Bernard LE TREVISAN

Quand on aborde les alchimistes, il est difficile de faire l’impasse sur ce personnage hors du commun qu’est Bernard LE TREVISAN, comte de la Marche Trévisane, petit comté des états vénitiens. Si quelqu’un fut cherchant et persévérant, c’est bien lui.

Il serait né à Padoue en 1406. Poussé et guidé par son père qu’il l’initie à l’étude des maîtres alchimistes du passé, il commence ses recherches à l’âge de 14 ans. Pendant 6 années, il va suivre les méthodes reçues, mais sans résultat, sinon celui d’y laisser des milliers d’écus, aidé aussi en cela par de faux alchimistes de sa région. Sur les conseils d’un moine, il se mit à travailler avec d’autres méthodes, mais sans succès… Tout cela lui prit une quinzaine année de sa vie, une partie de sa fortune et sans l’ombre d’une avancée vers le Grand Œuvre.

Il rencontra maints souffleurs de méthodes, de faux traités qui ne le menèrent à aucun résultat.

Persévérant, il va continuer ses recherches, bien des choses seront tentées : sur des coquilles d’œufs, le blanc et le jaune dans du fumier… il tentera cette méthode pendant 8 années. Un théologien lui conseillera de se servir de sulfate placé dans du vinaigre et d’en faire plusieurs distillations… mais toujours pas de Pierre Philosophale…

Toujours pas découragé par toutes ces tentatives infructueuses, il se rend en Allemagne où un prêtre se vantait d’être en possession du secret. Encore une fois, la méthode ne fut couronnée d’aucun résultat. Quelque peu découragé, il cessa ses recherches ; mais pour peu de temps, l’envie de trouver qui le poursuivait depuis son enfance était toujours aussi forte, il voulait absolument trouver un véritable initiateur : Angleterre, Écosse, Hollande, à nouveau l’Allemagne et puis la France et l’Espagne… Et c’est vers l’Orient, qu’il passe plusieurs années en Perse, en Palestine et en Égypte… pour finir en Grèce où il parcourt les monastères mais en vain…

A l’âge de 62 ans, il se retrouve à Rhodes sans argent, ayant dilapidé sa fortune dans ses pérégrinations. Toujours pas convaincu de cesser ses recherches, il a connaissance qu’un religieux de Rhodes est possesseur de la fameuse Pierre, mais sans argent, il est difficile d’envisager de négocier une quelconque transmission du secret, il trouvera néanmoins un riche marchand proche de sa famille qui lui prêtera 8000 florins. Mais encore une fois le procédé se révèlera aussi performant que les précédents.

Il retourne alors dans son comté complètement ruiné. Sa famille refuse de le recevoir. A l’âge de 80 ans, il décide de reprendre et de réétudier un alchimiste de ses débuts, convaincu de ne l’avoir point compris ; il retourne à Rhodes où il meurt en 1490, âgé de 82 ans. La Tradition dit que c’est là qu’enfin il aurait trouvé cette fameuse Pierre Philosophale et qu’il aurait vécu ses 3 dernières années en possession du Secret…Dans l’un de ses écrits, il a été retrouvé la remarque suivante, remarque très philosophique : « l’homme doit savoir se contenter de ce qu’il a… ».

Il a rédigé quelques ouvrages alchimiques : Le Traité de la philosophie naturelle des métaux et La Parole délaissée. Ces textes ne prouvent en rien qu’il avait découvert le Grand Secret Hermétique, mais sûrement acquit une certaine théorie de plus de 60 années de recherches obstinées…

Maïmonide
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MOÏSE MAÏMONIDE (1135-1204)

Maïmonide, de son prénom Moshé (Moïse), est né à Cordoue, il fut Rabin, médecin, mathématicien et philosophe juif.

Il eut pour maître Averroès qui fut, rappelons-le condamné par l’Université de Paris et par le Concile de Latran).

Maïmonide s’installa en Égypte (dans la banlieue du Caire), après être passé de l’Espagne au Maroc, puis en Palestine. On lui attribue de nombreux ouvrages de médecine : un traité de la conservation ou du régime de la santé, des Aphorismes de médecine, extraits d’Hippocrate et une pharmacopée arabe.

Il a, à son actif des ouvrages de théologie :

  • Le Livre des Préceptes (Sefer Ha-mitsvot), écrit en judéo-arabe, qui parut sous le titre : Kitab al-faraid. Imprimé pour la première fois en 1497, il présente toutes les prescriptions du judaïsme, les 613 préceptes de la Torah (248 aux connotations positives et 365 interdits).

  • Un abrégé du Talmud paru sous le nom de Mischna-Torah, (la répétition de la loi), il s’agit d’une œuvre d’exégèse de la Loi orale juive. Il ne se réfère pas à la Tradition et en donne une interprétation différente ce qui ne manquera pas de déclencher la colère des rabbins, tant ces derniers constatent une véritable "modernisation du judaïsme". Cette Mischna-Torah contient 14 livres - le chiffre 14 se dit yad en hébreu et c’est aussi "la main ", c’est pour cette raison qu’il sera appelé aussi Le Livre de la Main. Cette œuvre fut mal comprise par les juifs et devint un objet de scandale au Moyen Âge. Sur dénonciations auprès de l’Ordre des dominicains, par certaines communautés juives, elle fut brûlée à Marseille et à Montpellier. Elle fut d’ailleurs interdite car accusée d’être contaminée par Aristote.

Dans le cadre philosophique, il écrivit un Petit traité de la résurrection des morts, et puis, le plus connu Le Guide des Indécis ou Guide des Égarés : Le Moreh Neboukhim - Neboukhim signifie aussi perplexes.

Maïmonide rédigea ce guide en arabe, sous le titre Dalâlat al-hâ ‘irin, ce qui signifie : "Ce qui montre le chemin à ceux qui ne l’ont pas trouvé ". Cet ouvrage était destiné aux intellectuels, écartelés entre la tradition religieuse et la pensée scientifique et philosophique. Maïmonide tente la conciliation des connaissances scientifiques et philosophiques avec le sens littéral des Écritures. Ce document sera vite reconnu comme une œuvre maîtresse influençant les pensées juive, chrétienne et musulmane. Ce guide est une analyse approfondie du judaïsme : les rituels et les croyances y sont analysés.

La philosophie de Maïmonide est d’inspiration néo-platonicienne et aristotélicienne… son enseignement est très proche de son maître Averroès, Averroès que même Thomas d’Aquin utilisera à maintes reprises…

La dernière partie du Guide des Égarés est intitulée, Le Traité des Huit Chapitres, c’est une approche de l’éthique d’Aristote et de la morale juive traditionnelle.

Maïmonide est considéré par les juifs comme un de leurs plus grands philosophes « leur Aristote ».

Bien sûr les ouvrages de Maïmonide sont bien plus nombreux que les quelques exemples de cet article. Il est une référence, un des premiers intermédiaires entre Aristote et les Scolastiques. Il déclencha une révolution intellectuelle au sein de la société juive en protestant énergiquement contre l’interprétation purement littérale de la Loi. Il fut l’inspirateur du grand mouvement de philosophie juive du 13ème siècle et le guide intellectuel de grands philosophes juifs comme Spinoza, Mendelssohn ; mais aussi de penseurs chrétiens, tel Thomas d’Aquin.

Il mourut le 13 décembre 1204 à Foustat (le vieux Caire) à l’âge de 70 ans, il fut inhumé à Tibériade au côté de son père. Le roi proclama 3 jours de deuil en Égypte et en Syrie.

Pour terminer, l'hommage à ce Grand Sage, une de ses citations :

« L’Écriture, est comme un puits caché à une grande profondeur. Et ce n’est que par l’interprétation des allégories, et d’une allégorie par l’autre, que l’on noue en quelque sorte, les cordes qui servent à y puiser »

B. Franklin
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Benjamin Franklin (1706-1790)

Né à Boston le 17 janvier 1706, il est le quinzième d’une famille de dix-sept enfants, fils d’un teinturier presbytérien. Il ne dut qu’à ses extraordinaires dispositions de faire la carrière que l’on sait.

Il fut physicien de génie (on lui doit le paratonnerre en 1752) et fut aussi un diplomate symbole de libertés. Il sera l’un des défenseurs de l’abolition de l’esclavage.

Son lien maçonnique attachera Benjamin Franklin à Paris et à la France. Cet ambassadeur autodidacte est, en effet, une des grandes figures de la maçonnerie internationale de son temps, et il demeurera un exemple pour les maçons de son époque et de ceux à venir, car toutes les étapes de sa vie constituent autant d’illustrations de l’idéal prôné par cette société initiatique.

Il avait 24 ans lors de son admission à la Loge "Saint John" de Philadelphie qui se réunissait dans une taverne du nom du "Dragon Vert" - Les Frères de cette Loge se consacrent surtout à des activités humanitaires. En tant qu’artisan, il a le privilège d’imprimer en 1733 la première édition américaine des Constitutions d’Anderson, charte de la franc maçonnerie dans le monde entier, publiée à Londres dix ans plutôt en 1733.

Il a créé, entre autres réalisations, un des tous premiers système d’assurance, des bibliothèques de prêt, un corps de sapeurs-pompiers.

Sa profondeur de vue, son dévouement au bien public, lui valent d’accéder à des responsabilités importantes.

En 1749, il est élu Grand Maître de la Grande Loge de Pennsylvanie.

Installé en France, il demandera son admission à la Loge des "Neuf Sœurs", dont le Temple était situé dans l’ancien noviciat des jésuites, rue du Pot de Fer Saint-Sulpice. Il y rencontrera de nombreuses personnalités de l’époque. C’est lui qui le 17 avril 1778 conduira un certain Voltaire, par le bras jusqu’à l’Autel pour y prêter son serment. Il sera élu Vénérable Maître de cette Loge en mai 1779 et réélu l’année suivante.

Benjamin Franklin enverra le Frère Houdon, le sculpteur, en Amérique pour y faire le buste devenu célèbre du Frère Washington, à qui il avait déjà recommandé en 1777, un jeune volontaire et jeune maçon, le marquis de La Fayette.

Il quittera Paris en juillet 1785… sa mort, le 17 avril 1790, ne parviendra en France qu’un mois plus tard, elle provoquera une émotion qui fera dire par un diplomate français aux Etats-Unis, que sa disparition a été ressentie avec plus de tristesse et sa mémoire plus honorée, en France que dans son pays.

C’est Mirabeau qui prononça son éloge funèbre à l’Assemblée Constituante et qui décréta un deuil national de trois jours. Condorcet lui rendra hommage devant l’Académie des Sciences.

Dans la Loge "les Neuf Sœurs" le Frère Michaud au cours d’une "tenue de deuil" dira de ce regretté Vénérable : "Le Frère Législateur du Nouveau Monde".

Ces quelques lignes n’ont pas la prétention de retracer bien sûr tout le parcours du Frère Benjamin Franklin – elles sont seulement un hommage à un homme dont les valeurs maçonniques furent une ligne de conduite toute sa vie durant.

Une citation de Benjamin Franklin :

« Ceux qui sont prêts à sacrifier une liberté essentielle pour acheter une sûreté passagère, ne méritent ni l’une ni l’autre »

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