top of page

Contes philosophiques et Mythologies

le bonheur.jpg

Le Bonheur

Quelle grâce toucha donc notre planète vers le 4ème  siècle avant Jésus-Christ ?...

Jason rapportant la Toison d'or au roi P

La Toison d'or

La Toison d'or est la toison de Chrysomallos, un bélier, initialement convoqué par Hermès, pourvu de grandes ailes...

Lire la suite
Phenix bd.jpg

Le Phénix

Le phénix est un oiseau fabuleux, doué d’une longévité exceptionnelle, qui a le pouvoir de renaître...

Lire la suite
Petit Prince.jpg

L'ésotérisme du Petit Prince

Né en 1900, l’époque de St-Exupéry traverse un monde perturbé par deux guerres mondiales, ...

Lire la suite
Le bonheur
le bonheur.jpg

LE BONHEUR

Quelle grâce toucha donc notre planète vers le 4ème siècle avant Jésus-Christ ?

Au cœur de civilisation on ne peut plus diverses, surgissent des spiritualités qui font encore école aujourd’hui, visant à réaliser l’union de l’humain et du divin. On s’y interrogeait sur le sens de la vie et la recherche du bonheur y occupait une place centrale. Zoroastre en Perse, Jérémie, Ezéchiel, Bouddha en Inde, Confucius en Chine, Pythagore en Grèce, ils sont tous presque contemporains… Et leur enseignement traversa les siècles.

Un homme déclare au Bouddha : « Je veux le bonheur » et Bouddha répond « Homme, enlève le « Je » c’est l’ego. Enlève aussi le « veux », c’est le désir. Que reste-t-il Homme ? Le Bonheur »

Dans sa définition générale, le bonheur est un état de satisfaction totale, de complétion des désirs, caractérisé par sa plénitude et –point capital – par sa persistance dans le temps. Il est distinct du plaisir et de la joie qui sont éphémères. Le bonheur n’est pas un passage : c’est un ressenti stable de longue durée,  un aboutissement d’une construction et une accumulation d’accomplissements. Malgré les divergences, à travers les âges, les contrées et les cultures, toutes les philosophies reconnaissent qu’on ne peut être heureux sans pratiquer la vertu.

Pour Aristote, le bonheur est une activité de la pensée selon la vertu.

Pour Épicure, le bonheur survient lorsque l’homme atteint la tranquillité de l’âme, lorsqu’il ne subit plus ni trouble, ni douleur dans le rejet de tout plaisir inutile.

Pour Sénèque c’est au contraire l’intention vertueuse qui génère le bonheur. Le sage est heureux parce qu’il accepte les événements tels qu’ils se présentent. C’est l’effort de mettre en harmonie ses aspirations et la réalité. Alors plus rien ne l’affecte de ce qui ébranle la plupart des hommes. Il est heureux.

À chacun de nous de trouver son acceptation du bonheur, mais l’important est de le trouver…

Et si l’on se réfère à la déclaration d’indépendance des USA : « Tous les hommes […] sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables […], la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »

Le Phénix
Phenix bd.jpg

LE PHÉNIX

Avant toute chose évoquons les origines et la légende.

Le phénix est un oiseau fabuleux, doué d’une longévité exceptionnelle, qui a le pouvoir de renaître après s’être consumé sous l’effet de sa propre chaleur.

On trouve son origine en Arabie, en Égypte, et même selon Plutarque et Hérodote en Éthiopie.

Le phénix égyptien est appelé « bénou ».

Sous l’ancien empire, les égyptiens l’imaginent d’abord sous les traits d’une bergeronnette printanière.

Le nouvel empire le verra sous la forme d’un héron pourpre. Son plumage rouge est d’ailleurs à l’origine de son nom « phénicée » ou pourpre.

Il est donc grand, avec des couleurs royales allant du rouge feu au bleu clair, en passant par l’orange, le pourpre et l’or, ses serres et son bec sont en or. Son vol est lent et majestueux.

Il n’y a pas de femelle phénix, donc il ne peut pas se reproduire.

De ce fait il est doué d’une exceptionnelle longévité, environ 500 ans.

 

Quand il sent sa fin proche, il se construit un nid de brindilles parfumées avec de la myrrhe, de la cannelle et du nard, au sommet d’un palmier ou d’un chêne vert, et il se consume à partir de sa propre chaleur dans cet étrange lit funéraire.

Une fois le corps incinéré et après trois jours, un nouveau jeune phénix naît à partir des cendres chaudes.

Voilà donc pourquoi cette créature porte la symbolique de la résurrection, de l’immortalité de l’âme ou encore de la nouvelle année.

Après sa naissance, dés son premier vol, le jeune oiseau porte le corps calciné de son père dans un tronc creux de myrrhe, jusqu’à l’hôtel du soleil à Héliopolis pour y être brûlé avec le plus grand soin par les prêtres.

Lors de son vol il est accompagné par une multitude d’oiseaux multicolores. 

 

Il faut préciser que le phénix à d’autres pouvoirs magiques en plus de ce pouvoir de régénérescence. Son chant aurait la capacité de donner du courage à l’homme au cœur pur et de la crainte à l’homme au cœur impur. Ses larmes peuvent guérir tout être vivant, qu’il soit malade, blessé ou à l’agonie.

 

Des phénomènes météorologiques conjugués : soit une éclipse de lune, associé à un raz de marée et à un cyclone ont raison du dernier phénix qui retournait à Héliopolis. Son vol se termine sur l’île de Théra (Santorin).

L’empereur romain Claude aurait fait empailler l’oiseau et l’aurait placé dans un temple à Rome. Son effigie figurera sur les monnaies de Trajan et de Constantin 1er. L’oiseau est également mis en évidence dans la main gauche des statues de Mercure.

 

Bien évidemment il s’agit d’un mythe qui durera plusieurs siècles et à travers plusieurs civilisations de l’Arabie à l’Éthiopie, en passant par l’Égypte, pour être repris par les grecs et les romains. Le christianisme ne dérogera pas à la règle et adaptera les symboles selon la nécessité et les besoins.

 

Mais, revenons un instant en Égypte.

Le phénix est avant tout une incarnation du dieu soleil Râ, et il représente l’apparition et la disparition cyclique du soleil. Puis progressivement il devient un symbole de résurrection, il incarne l’âme ou l’immortalité.

Il est d’abord associé à Atoum avant d’être assimilé au ba de Râ et à une forme d’Osiris.

Dans la religion de l’ancienne Égypte le ba est la partie de l’âme qui, sous l’apparence de l’oiseau, vole vers le ciel, tandis que le ka, demeure dans la momie.

 

Le chapitre 13 du livre des morts révèle qu’à partir du nouvel Empire sinon plus tôt, le défunt souhaitait pouvoir se transformer en oiseau bénou. Ce guide des morts (psychopompe) pouvait aussi revêtir l’apparence d’un chien ou d’un loup, tel Anubis à tête de chacal dans la mythologie égyptienne. De plus ce guide des âmes pouvait être aussi celui des destinées, apparaissant sous les traits d’un bon ou d’un mauvais génie qui accompagnait l’homme durant sa vie et jusque dans l’au-delà où il se faisait l’avocat de l’âme devant le juge des morts.

 

Alors que chez Ovide, Pline et Tacite le phénix se consume de sa propre chaleur, Martial de Stace fait apparaître dans ses écrits le thème du bûcher, par analogie avec les pratiques funéraires romaines.

Le feu, comme le soleil symbolise l’action fécondante, il permet la régénération. Il est donc feu créateur et destructeur

Il est intéressant de préciser que Lucifer, « le porteur de lumières » précipité dans les flammes de l’enfer, incarne le feu qui ne consume pas et qui exclut la régénération.

Par opposition le phénix rejoint le symbolisme du feu des rites initiatique de mort et de renaissance. 

Le phénix porte souvent une étoile qui indique sa nature céleste et la vie dans l’autre monde.

 

Tout le Moyen Age a vu en lui le symbole de la résurrection du Christ.

 

A travers ce qui précède on peut donc comprendre que ce mythe ne pouvait que perdurer.

 

Tacite dans le livre VI de ses Annales précise que « Sous le consulat de Paulus Fabius et de Lucius Vitellius, après une longue période de siècles, arriva en Égypte l’oiseau phénix ».

En évoquant incidemment cette rumeur l’historien n’avait pas l’intention d’ouvrir un débat sur la résonance du mythe de cet oiseau.

Et pourtant, l’arrivée de cet oiseau à cette date, va certainement être à l’origine d’une relecture des plus spectaculaires d’un mythe antique dans la spiritualité chrétienne.

En effet, il faut savoir que ces deux consuls ont exercé leur charge vers la fin du règne de Tibère, précisément durant l’année 34, ce qui situe le retour du phénix en Égypte peu de temps après la vie de Jésus et les évènements qui ont marqué les débuts de l’Église, induisant ainsi une coïncidence troublante entre la renaissance du phénix et le temps de la résurrection du Christ qui inaugure une nouvelle ère dans l’histoire du salut.

 

Étant entendu qu’il n’y a jamais qu’un seul phénix en vie, cet oiseau est dès lors capable de se reproduire sans aucun rapport sexuel, et, à ce titre, il est le modèle absolu de la sainteté solitaire notamment encouragé dans les traités sur la virginité.

Il représente dans la théologie chrétienne, la génération divine, la foi en la résurrection et l’idéal ascétique de la virginité consacrée.

Il est intéressant de constater que ce qui singularise la transformation du phénix parmi les mythes de métamorphoses, est qu’il est moins un autre ou un nouveau phénix que le même phénix, qui pour autant, n’est pas non plus l’ancien. Il est certes lui-même, mais non pas le même. Il gagne la vie éternelle par le bienfait de la mort.

 

Enfin, je ne résiste pas à partager avec vous ces derniers vers de Lactance tiré de son poème sur le phénix :

O destin fortuné ! O trépas bienheureux

Que Dieu donne à l’oiseau pour naître de soi-même !

Qu’il soit mâle ou femelle ou bien ni l’un ni l’autre,

Heureux être, ignorant les liens de Vénus !

Sa Vénus, c’est la mort ; la mort, son seul amour ;

Afin de pouvoir naître, il aspire à mourir

Il est son propre fils, son héritier, son père.

Il est tout à la fois nourricier et nourri ;

Il est lui et non lui, le même et non le même,

Conquérant par la mort une vie éternelle.

 

Comme nous avons pu le constater précédemment cette légende récupérée et adaptée par les pères de l’Église vient à point nommé étayer un des fondements essentiels du christianisme qu’est la résurrection.

Encore que les hébreux ne rejettent pas le mythe mais l’adapte en ne faisant pas mourir l’oiseau.

 

Il me semble important de revenir aux différents symboles véhiculés par cette légende et voir ce que nous pouvons à notre tour en retirer.

 

Notre démarche initiatique procède de plusieurs questionnements sur lesquels nous avons été amenés à réfléchir et qui nous ont conduits à suivre pour chacun des voies différentes.

Pour moi et pour d’autres, la grande question sans réponse est « la mort ».

Quelle est l’utilité de l’homme dans ce fragment d’éternité qu’est son passage sur terre ? Je n’irai pas plus loin dans ce domaine car ce n’est pas le sujet qui nous intéresse.

Toutefois, il semble que depuis la nuit des temps, cette peur de l’inconnu, cette incompréhension de notre devenir ait favorisé la création de tout un imaginaire nécessaire à l’acceptation de notre condition d’être humain.

 

Une lecture attentive de la nature a permis de décrypter tout un ensemble d’évidences que l’homme a adoptées par nécessité de se rassurer.

Les principes créateurs ne pouvaient se trouver que dans l’immensité du ciel ou dans les profondeurs de la terre. Les éléments ne pouvaient que participer activement de ses principes. Ainsi l’oiseau, porté par les vents, est-il un intermédiaire privilégié entre le ciel et la terre. Il côtoie le soleil qui reste l’astre primordial et qui a du être, selon moi, la première référence de l’homme primitif, étant donné qu’il apporte le jour, la chaleur ainsi que le feu.

 

Les Dieux naissent du besoin de se rassurer.

 

Pour autant en ce début de 21ème siècle notre réflexion ne peut plus être la même. Il n’en demeure pas moins qu’une relecture de ces mythes doit nous amener à percevoir le sens caché de la légende.

 

Et tout d’abord, rien à ce jour, n’est venu contredire ces croyances. La science n’a apporté aucune réponse et nul n’est revenu d’entre les morts pour nous expliquer le grand mystère.

Si les "cherchants" que nous sommes ont pu se forger certaines convictions, chacun ayant pu travailler sur plusieurs niveaux de conscience, c’est que cette interrogation est essentielle.

Selon la conviction personnelle de chacun et au-delà de la croyance pure et dure dans un dogme quel qu’il soit, qui à notre niveau ne saurait être pris en l’état, il m’apparaît que nous avons l’obligation intérieure de percevoir cette interrogation.

 

Si nos recherches nous ont amenées à rejeter la probabilité d’une vie après la mort, l’existence de l’âme ou esprit, c’est tout à fait respectable, mais alors à quoi servons nous ?

Quelle est notre utilité sur cette terre au-delà du respect que l’on doit avoir pour la complexité de l’homme (j’entends dans l’élaboration de sa conception). L’espoir que dans un futur plus ou moins lointain, une réponse rationnelle, scientifique nous soit donné !

 

Si par ailleurs nos recherches nous ont permis d’accepter l’irrationnel, le rêve, alors le Phénix peut reprendre son envol, car, et je m’inscris dans cette démarche, la vie, la mort et le néant ne me conviennent pas.

 

La vie quand elle est faite d’interrogation et de recherche à travers cette tradition que je considère comme étant primordiale (à nous de la déchiffrer) apporte une richesse intellectuelle mais aussi spirituelle. La mort, il faut bien un passage, quittons ce corps qui n’est après tout qu’une enveloppe, nous ne devrions plus avoir peur (ne pas oublier la piécette à donner à Choron).

 

Mais surtout soyons certain de l’immortalité de notre esprit qui lui est destiné à côtoyer les dieux.

Le Petit Prince
Petit Prince.jpg
Petit Prince et le serpent.jpg

ÉSOTÉRISME DU PETIT PRINCE

Un rapide petit « tour de terrain »

Né en 1900, l’époque de St-Exupéry traverse un monde perturbé par deux guerres mondiales, une révolution industrielle importante concernant l’aviation, tant militaire que civile puisqu’on assiste, dès 1914, aux premiers combats aériens puis, successivement, à la création de l’Armée de l’Air, des Compagnies Aériennes Latécoère, l’Aéropostale, Air France et à la place de plus en plus importante que vont prendre « les aviations » dans la vie des hommes.

Les métiers de l’aviation vont révéler de grandes vocations de pionniers et des noms de légendes vont s’inscrire sur le Grand Registre de sa Mémoire... hommes et femmes confondus.

 

St-Exupéry était-il Franc-Maçon ?

Sur l’interrogation « St-Ex. était-il Franc-Maçon ? », en l’état actuel des recherches, il en ressortirait que non. Pourtant, il faut bien se l’avouer, à la lecture de ses œuvres, et même au-delà du Petit Prince, un gros doute a tendance à subsister.

Prenons quand même le risque d’avancer, et avec prudence, qu’avec l’esprit vagabond du personnage, de ses pérégrinations nombreuses et variées sur la planète, et surtout avec l’aviation comme moyen courant, pour lui, de déplacement, pour son époque, pourquoi n’aurait-il pas eu cette opportunité d’être initié dans un pays tel que les U.S.A, le Brésil, l’Argentine ou un pays lointain d’Orient…etc…et pourquoi pas, non plus, dans une Voie d’Éveil autre que la Franc-maçonnerie ?... Un jour peut-être… car on a bien retrouvé sa gourmette en Méditerranée, presque 65 ans après sa disparition, on pourra toujours espérer la découverte de la preuve irréfutable de son initiation…

 

D’Ombre et de Lumière

Tout homme a, en lui, sa part d’ombre et sa part de lumière, c’est une constante de notre imperfection humaine… et St-Ex. n’y a pas échappée. Nous connaissons son œuvre littéraire et son engagement dans le 2ème conflit mondial…

Avec un Cité « Mort pour la France » cela suffira largement à faire rayonner son extraordinaire aura… Ceci pour la part de Lumière.

Par contre, sa condition d’aristocrate (de St…) son grade d’officier, ce qui, à son époque était un cumul très courant et, de plus, dans une arme neuve et prestigieuse, lui ont valu une réputation exécrable, tant envers ses proches qu’envers le personnel dont il avait la charge. De l’avis unanime sur ce sujet, c’était « l’aristo dans toute sa splendeur » !

On connaît ses rapports ravageurs et tumultueux avec son épouse Consuelo (largement relatés dans la presse de son époque), mais peu importe… car il l’appellera intimement « ma rose » !

Suite à ses nombreux « crashes », on peut dire qu’il était physiquement cassé, et en souffrance permanente, à tel point que certains n’ont pas hésité à penser que, pour supporter cette souffrance, il avait recours à des procédés parallèles. Mais, imbu de sa personne, orgueilleux, il ne continuait à voler que grâce à des dérogations émises par ses relations personnelles avec des membres du Ministère de la Guerre et du Gouvernement et dont il se targuait et en répandait largement l’information dans tout son entourage.

Ce sont ses rapports avec le personnel de maintenance et de ravitaillement de son avion qui révèlent une autre facette du personnage, et que l’on connaît moins. Chaque corporation de métier possède ses mots, ses codes, son argot, ses comportements… même dans cette armée de création récente (1909 -- 02 Juillet 1934). Ainsi, les pilotes étaient des « volants » et le personnel au sol étaient les « rampants », appellations qui ont encore cours aujourd’hui… !

Sauf que St-Ex., avait substitué l’adjectif « graisseux » en lieu et place de « rampants » Dont acte ! Et ceci, malgré une éducation aux valeurs humanistes, confirmée… Voilà pour la part d’ombre.

 

Ces quelques précisions n’ont pas pour but de détruire le mythe, surtout pas, mais il faut de temps à autre oser la vérité, pour rétablir l’équilibre des plateaux de la balance de nos existences, et puis, rien ne nous empêche de continuer à l’admirer, le respecter comme tel, mais en ayant tué l’idole en lui et en nous… parce que cette démarche est totalement inscrite dans notre éthique maçonnique… (Il ne fut pas le seul « grand homme » à posséder deux faces).

 

Quelques mots sur l’Œuvre

Tout le monde connaît la citation « s’il vous plait, dessine-moi un mouton ». Mais, pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire, voici un petit condensé :

St Ex. se met en scène dans ce conte. Il est bloqué avec son avion au milieu du désert du Sahara à la suite d’une panne de moteur. Alors qu’il tente la réparation, un petit garçon apparaît et lui demande de dessiner un mouton : « S’il vous plaît, dessine-moi un mouton ! ».

Il est très ennuyé par cette demande car il ne sait dessiner que des boas fermés ou alors des boas ouverts… Jour après jour, St-Ex. découvre l’histoire du Petit Prince qui lui raconte qu’il vient d’une autre planète : « l’astéroïde B 612 », une planète très petite à peine plus grande qu’une maison où il a laissé derrière lui trois volcans et une rose, une fleur unique dont il est amoureux. Le Petit Prince confie à l’aviateur avoir peur que le mouton qu’il lui a dessiné fasse du mal à sa rose.
Le Petit Prince lui raconte aussi qu’il a visité d’autres planètes avant d’arriver sur la Terre. D’une planète à une autre, il a rencontré des gens bizarres : un roi qui prétend régner sur tout, avec le pouvoir absolu ; un vaniteux qui se voit comme l’homme le plus beau et le plus intelligent alors qu’il est seul sur sa minuscule planète ; un homme d’affaires propriétaire d’étoiles qui passe son temps à les compter ; un ivrogne qui boit pour oublier qu’il boit ; l’allumeur de réverbères qui effectue un travail absurde et ininterrompu ; et un vieux monsieur géographe qui écrit, dans des livres énormes, les informations portées à lui par des explorateurs, mais qu’il doit vérifier.
Sur la Terre, le Petit Prince a rencontré un renard, il lui a appris qu’il est important de se faire des amis, qu’on doit les apprivoiser et les considérer comme des êtres uniques. Chaque jour l’aviateur apprend de nouvelles choses sur le Petit Prince, sur ses sentiments, ses peurs, ses doutes, son départ, son voyage et sur sa planète. Huit jours après l’atterrissage dans le désert, l’heure de la séparation des deux amis est venue. Afin de retourner sur sa planète, le Petit Prince a recours au venin du serpent qui résout toutes les énigmes. Le Petit Prince repart vers sa planète en laissant l’aviateur avec sa solitude. Enfin, l’aviateur réussit à réparer son avion et quitte lui aussi le désert dans l’espoir de revoir un jour le Petit Prince…

Voici quelques citations qui sont merveilleuses :

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux »

« Tu deviens responsable pour toujours, de ce que tu as apprivoisé »

« Droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin »

Le Petit Prince est surement l’œuvre la plus connue d’Antoine de Saint-Exupéry. Ce conte fut publié en 1943 à New-York, un conte poétique, symbolique et philosophique apparu comme un conte pour enfants, avec des aquarelles, un langage simple et dépouillé. C’est un « livre pour enfants écrit pour les adultes », il peut être lu à différents niveaux de conscience et surtout par des lecteurs de tous les âges.

L’Ésotérisme de l’Œuvre, sa trame de fond

Attendu « …que les grandes personnes sont bizarres et même très étranges au point de ne plus comprendre les choses simples… », selon le Petit Prince, il va donc nous falloir retourner en simplicité pour comprendre ces fameuses choses importantes.

  • Une première remarque : avant de voir les thèmes particuliers, le conte nous fait visiter sept planètes. Ce nombre est, à l’évidence, important puisque c’est celui de la Création achevée, et St-Ex. ne pouvait ignorer ce genre de détail…Mais c’est aussi un thème majeur de la Science hermétique. Les sept planètes de cette science sont appelées « les 7 Gouverneurs ou les 7 Destinées ». Chaque planète correspond à un métal et le Cherchant peut, dès cette vie terrestre, parcourir ces (ses) 7 Destinées, en évoluant du métal le plus vulgaire (Saturne/Plomb) vers le plus pur (Soleil/Or). Chacun des métaux représente, bien sûr, un de nos défauts particulier dont nous devons nous affranchir, le maîtriser, avant de passer à l’étape suivante. C’est un parcours similaire que nous propose le Petit Prince et c’est la trame de fond qui anime le conte en son entier.

  • Une deuxième remarque : il est bien de s’interroger sur le choix même du patronyme « Petit Prince ». En effet, il n’y a, dans le texte, aucun signe révélateur d’une aristocratie quelconque du personnage. Alors ? Eh bien, si l’on se réfère aux noms qui désignent les Degrés maçonniques de notre Rite (en d’autres aussi), on s’aperçoit que l’Échelle de notre Hiérarchie Initiatique ne compte pas moins de 11 Degrés contenant ce patronyme. Mais que signifie-t-il ? Il ne s’agit en aucun cas, d’un titre de noblesse…ou alors, elle est d’ordre spirituel. Nous retiendrons, de l’étymologie et des différentes définitions que « Prince » fait appel à la notion de « Premier » et de « Principe », au sens de « …Au Commencement… » et que c’est donc, là aussi, une référence à la Création. De plus, avec son adjectif « Petit », Petit Prince deviendrait alors un Principe en réduction de la Création, un de ses avatars ou une de ses manifestations, accessibles à notre seule intelligence. En quelque sorte, un « Petit Principe » ... Et, avec une autre signification complémentaire, concernant le prénom, à savoir « Celui qui porte la Flamme » Il faut avouer que nous ne sommes pas très éloignés de Lucifer, « le Porteur de Lumière ». !

  • Une troisième remarque : le conte fait appel, entre-autres, à trois notions particulières qui sont les suivantes :

    • un paravent pour protéger la rose : notion du Vent, de l’Air : la hiéroglyphe correspondante est la plume

    • un puits pour étancher la soif : notion de l’Eau : la hiéroglyphe correspondante est la vaguelette

    • le désert comme toile de fond : notion de la Terre, de la Pierre : la hiéroglyphe correspondante est la pierre

Il est alors fort heureux de constater que, si l’on associe les trois hiéroglyphes de la Plume/Air, de la Vaguelette/Eau et du Désert/Pierre, on obtient le nom d’Anubis, le Gardien du Seuil ! Celui qui garde le Seuil, celui qui veille au passage entre deux mondes, celui de l’En-Bas et celui de l’En-Haut.

Il ne nous aura pas échappé, au passage, qu’avec le carré/Terre, la vaguelette/Eau, la plume/Air, et le Feu permanent du désert, nous avons là, les quatre Éléments traditionnels et, en prime, la Vérité/Justice de Maât avec la légèreté et le volatil de la Plume… Vérité que nous rencontrerons plus loin.

Nous obtenons alors un conte dont la trame de fond hermético-alchimique nous centre sur le monde des archétypes et celui de la Création, via leurs manifestations et Principes, et sur la transformation de la Materia Prima par un voyage garni des 7 épreuves initiatiques des 7 Gouverneurs/Destinées hermétiques… Et tout cela, sous la haute vigilance d’un Gardien du Seuil !

 

Quelques symboles

  • La Mort Initiatique, dans le récit, se fait à l’inverse de celle que nous connaissons. Elle survient, brutale, par la mort du Petit Prince, suite au venin de la morsure du Serpent, mais à la fin des épreuves. C’est une lente décantation des Éléments constitutifs de la conscience qui s’épure au fur et à mesure des passages par les 7 métaux symboliques… (les 7 Planètes).

  • Le Serpent : « …par le venin du Serpent ! ... ». N’oublions pas que St-Ex. n’est capable que de dessiner « …des boas ouverts ou des boas fermés… » ! Ceci n’est que l’allusion à l’Ouroboros des alchimistes (la Materia achevée). Mais aussi au Serpent de la Connaissance qui nous dit, que tout accès à cette Connaissance, est conditionné par le préalable de la Mort Initiatique.

  • Le Désert, au-delà de l’Élément Terre/Feu, possède un triple rôle :

    • C’est, en premier, un « Cabinet de réflexions », un lieu ouvert, certes, mais où le grand Silence qui y règne incite à réfléchir sur soi. Tous ceux qui ont vécu cette « expérience du désert » n’en sortent pas indemnes et ne sont plus jamais les mêmes par la suite. Je peux en témoigner, car j’ai eu la double chance de la connaître, avec celle de la banquise. Les émotions, le vécu, les ressentis, sont identiques dans les deux cas…

    • En deuxième, on ne peut passer sous Silence, l’épisode biblique de Melchisédech et d’Abram. Le premier, roi de Salem (c.à.d. roi de Paix) mais « d’un Royaume qui n’est pas de ce monde », rencontre Abram le chef de Guerre, dans le désert et, après les oblations traditionnelles de l’hospitalité, du Pain et du Vin, ils se séparent. Le premier rejoint son Royaume et le second, qui se nomme désormais Abraham, rejoint les siens. Abram a donc changé de nom en Abraham or, nous le savons, car c’est une constante, que toute Matière initiée change de nom, d’identité. Abraham vient donc d’être initié… Melchisédech est un Initiateur… Et le Désert est un lieu d’Initiation... ! (l’ajout ou le retrait du « h », n’est donc pas une coquille d’imprimerie millénaire !!!). D’autre part, souvenons-nous aussi qu’avec les trois célèbres Tables ayant porté le Saint-Graal, (la Coupe contenant le Vin), celle, rectangulaire de Jésus et de ses Apôtres, puis celle, carrée de Joseph d’Arimathie et celle, ronde, d’Arthur et de ses Chevaliers... ce Désert de l’Initiation, ne serait-il pas la quatrième Table cachée (ou la première ?), immense celle-là, éternelle et sans dimension…Car on constatera que, bien souvent, quand le « 3 » nous apparaît, il nous cache simultanément le « 4 », comme pour les trois Rois Mages… Serait-ce un des messages caché du Petit Prince ? Pourquoi pas ?...

    • En troisième lieu, enfin, et qui fera le lien avec la notion du Graal, le Désert n’est-il pas aussi un lieu de désolation, de détresse, une « Terre Gaste » c'est-à-dire un Royaume déchu qui, en fait, est le nôtre, et qu’il s’agit bien sûr de restaurer, par des épreuves appropriées, ce qui nous ramène immanquablement à l’Initiation ! Car, en plus, avec la Plume, la Vaguelette et le Carré… c’est Anubis qui Veille…encore…et encore ! Il veille sur ce Désert qui n’est que le nôtre, c’est-à-dire un désert spirituel dans lequel nous devons lutter, comme Abram, contre des ennemis qui sont nos ennemis intérieurs, pour devenir Abraham.

Citation : « …J’ai toujours aimé le désert, On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien, on n’entend rien et cependant quelque chose rayonne en silence. Ce qu’il y a de beau dans le désert, c’est qu’il cache un puits quelque part… ».

  • Le Puits, l’Eau, une remarque importante est que le puits du conte n’est pas un puits traditionnel de désert qui, en général, se définit comme un vulgaire trou dans le sable. C’est, au contraire, un puits de village, parfaitement équipé avec margelle, poulie, corde, seau et manivelle, sauf qu’il n’y a pas de village… D’ailleurs, le Petit Prince oriente directement notre réflexion sur le sujet, à un niveau de conscience très différent et approprié par « je boirai bien de cette eau-là… elle peut étancher ma soif… » mais aussi le cœur, assurément ! Alors, de quelle « Eau » et de quelle « Soif » s’agit-il ? Ce puits est le Monde de l’En-Bas. Or, qu’y a-t-il au fond d’un puits, sinon la Vérité ? Alors, celui qui boit de cette Eau-là, peut étancher sa soif, certes, mais surtout étancher sa soif de Vérité. Elle est la sueur, la transpiration de la Terre, en même temps que son sang, c’est-à-dire son esprit revivifiant et a aussi une valeur de dissolvant universel, une sorte d’Eau Lustrale qui dissout les apparences, pour laisser transparaître la véritable personnalité de celui qui la boit. L’ensemble représente le cordon ombilical, le cordon de Vie qui relie à la Terre Mère. Et c’est bien tout cela qui se passe au bord du puits…Un moment de Vérité.

Citation : « …On croit que l'homme est libre...On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la Terre… ».

  • La Rose : son absence du récit aurait été impossible. Nous savons que toute Quête initiatique possède un moteur, une énergie indispensable à sa réalisation, c’est l’Amour fraternel. Or, la Rose est cette Coupe, ce Calice d’Amour qui figure toujours en bonne place dans ces contes que nous connaissons bien. Le Petit Prince nous précise aussi que l’on peut en avoir des milliers mais, si on s’occupe bien d’une seule, qu’on la ressente, la respire intensément, qu’on l’aime et qu’on la reconnaisse comme telle parmi toutes les autres, alors elle devient exceptionnelle. Et puis, si l’allusion n’était pas encore assez convaincante, n’oublions pas que St-Ex avait trouvé la sienne ; il appelait amoureusement son épouse, Consuelo, « ma rose » !

  • Le Renard et le Serpent : c’est vrai que le Bestiaire du désert est plutôt restreint et souvent dangereux, tel le Serpent, car la vie dans les déserts arides y est très dure.

    • Le Renard : Il est souvent dans la ruse malveillante, la fourberie et parfois même, il est boiteux. (voir Pinocchio). Ici, c’est un animal gentil qui n’a de cesse de vouloir nouer une amitié… mais… à condition d’être « apprivoisé ». Alors, penchons-nous sur cette curieuse condition. Il faut aussi, pour cela, observer un peu les aquarelles de St-Ex. qui illustrent le conte et l’on ne peut manquer la dimension surprenante des « oreilles renardesques » de l’animal. Certes, ce doit être, bien sûr, un fennec, ou renard des sables, mais tout de même !... Avec ses immenses oreilles, il est à l’écoute, aux aguets, pour repérer ses proies donc sa nourriture… Pour lui, c’est vital. Alors, le message du conte qui nous est adressé ne serait-il pas : « …agrandissez vos oreilles, développez votre capacité à écouter, à entendre, à comprendre pour détecter puis capter la nourriture spirituelle dont vous avez besoin ? Et n’est-ce pas ainsi que l’on multiplie les chances de se faire des amis, de se connaître pour les connaître, en captant l’attention et les sentiments de ceux qui ont la même faim et la même soif…? »

    • Le Serpent : quant à ce Serpent, je pense que le message est clair. Le scenario se passe en deux temps :

      • Le Petit Prince est perché sur un mur en ruines, près du puits, le Serpent s’enroule autour de sa cheville «…tel un bracelet d’or…». On ne peut s’empêcher d’imaginer la scène comme telle : un mur en ruine, c'est-à-dire une construction à restaurer, sur laquelle une Pierre vivante celle-là, le Petit Prince, est en quête de connaissance et de reconnaissance, près d’un puits de Vérité.

      • Plus tard, le Serpent le mordra de son venin mortel et le Petit Prince disparaîtra… Puis, à la fin du conte, le Serpent, qui ressemble à un cercle d’Or, mord et c’est la Mort.

Citation : « …l’œuvre du venin qui résout toutes les énigmes… ».

C’est donc le Serpent de la Connaissance mais à laquelle on ne peut accéder qu’après une transformation radicale qui donnera les qualités requises pour la recevoir, c’est-à-dire la Mort Initiatique…D’où la nécessaire présence, en trame de fond, d’Anubis qui observe tout depuis le Seuil !

  • Et le Petit Prince dans tout cela : en effet, car ce gentil petit personnage, bien sympathique et très attachant serait presque arrivé à nous endormir pour nous cacher sa véritable identité. Car la question essentielle, que nous devons nous poser, après avoir analysé la trame du conte et de ses symboles, doit impérativement être : « Qui est réellement ce Petit Prince ? ». On voit bien que St-Ex. s’est mis en scène dans ce conte pour en détenir la position du héros. Mais, finalement, c’est le Petit Prince qui est le centre du conte... et qu’au final St-Ex. et le Petit Prince sont une seule et même personne… ou, pour le moins, c’est St-Ex. qui, par conscience interposée du Petit Prince, pose les questions; d’ailleurs, dans la majorité des dialogues, il pose les questions et n’oublie jamais de les poser à nouveau si la réponse ne vient pas à son goût, et c’est tout à fait dans la droite ligne d’un « Petit Principe » tel que nous avons été amenés à le définir. Cette conscience est une « Cherchante » et non une « moralisante », la même qualité que l’on retrouve chez le « Grillon Parleur » de Pinocchio, ou le trémolo de la Flûte Enchantée de l’opéra de W.A. Mozart, par exemple. Si l'on regarde l’organisation géométrique générale du dessin, on ne peut pas manquer la forme du Triangle avec la pointe vers l’En-Haut. Nous savons que l’Homme est un Univers en réduction, un Principe en réduction, c’est donc bien un Petit Prince ! … Car ce Petit Prince là, est aussi un formidable condensé d’énergie à lui tout seul. Il est construit selon une géométrie particulière qui fait appel à un agencement de triangles équilatéraux, donc « de Triangles de Lumière » (c’est ainsi qu’ils étaient nommés dans la Tradition de la Vieille Égypte). Et enfin, le Petit Prince tient une Épée, la pointe en bas sur la Terre, un Initiateur ! … Le Triangle de Lumière est complété par la Pointe du haut, marquée par l’Épi des cheveux exagérément long. Le tout, pour un petit dessin d’apparence naïve, à l’aquarelle uniquement destiné à égayer un texte, ne serait peut-être qu’un détail enfantin…Ou une phrase silencieuse qui nous suggérerait que « …Tout ce qui est En-Bas est comme ce qui est En-Haut… » …

  • A la fin du conte, le royaume déchu est restauré : le Petit Prince, en tant que la conscience de l’auteur, dans la recherche de transformation, de restauration, s’achève par sa disparition avec la morsure du Serpent, c’est-à-dire avec le contact direct avec la Connaissance. C’est une suite logique. En effet, tout royaume déchu est restauré de la même manière…Il suffit, pour cela de prendre pour référence, le rôle de Galaad dans la Quête du Saint-Graal… Or, c’est à ce moment précis que l’auteur, l’aviateur, restaure aussi son propre royaume terrestre, en réussissant la réparation de son avion (la spiritualisation par l’Élément Air). Cela paraît bizarre en prime abord, voire un peu tiré par les cheveux (comme dirait le Petit Prince !) ; pas du tout, car chacun sait ce que représentent l’avion et son pilote…Ils ne font qu’Un… Il y avait, et encore aujourd’hui, un lien quasiment charnel entre l’homme et sa machine… Donc, tout est en ordre…

 

En Conclusion

Chacun, selon son plaisir et sa curiosité pourra, en toute liberté, continuer à visiter le monde vivant des symboles de ce conte. D’autres approches sont possibles, évidemment.

D’autres niveaux de lectures sont possibles, évidemment. Mais le ton est donné : pour la visite du mouton, de l’allumeur de réverbères, les trois volcans dont un éteint, l’envol des oiseaux… Et je n’ai pas cru bon d’aborder le « Rite » dans cette recherche symbolique car on retrouve en toute lettre dans le texte : « …on a besoin d’un Rite… » ! Ce qui aurait ajouté encore un peu plus de brume sur la question de l’Initiation de l’auteur…

Pour ma part, une image restera gravée en ma mémoire : c’est le Petit Prince, juché sur le mur en ruines, dans le désert et près d’un puits avec, au pied de ce mur, le Serpent dressé cherchant à l’atteindre…Comme une Pierre vivante, parmi d’autres plus usées et vieillies, en attente de restauration par la Connaissance, mais qui me fait penser « …que ces pierres sont des visages qui font des murs sans âge… » surtout si l’on y superpose le rire du Petit Prince, c’est à dire le « rire de la pierre » ou, selon les bâtisseurs, le « Cri de la Pierre », le bonheur de la conscience, et que le rire c’est le Verbe… surtout quand il est enfantin.

Si St-Ex ne fut pas un Initié, alors il en avait toutes les qualités requises voire même tous les syndromes… Et, puisque le Petit Prince peut revenir à tout instant, il pourra toujours frapper à la Porte du Temple, j’irai moi-même lui ouvrir… Sinon, nous ne ferions que refermer les Portes du Temple sur nous-mêmes… Parce que nous sommes tous « des Petits Princes » en puissance… Tout simplement…

Toison d'or
Jason rapportant la Toison d'or au roi P

LA TOISON D’OR

La Toison d'or est la toison de Chrysomallos, un bélier, initialement convoqué par Hermès, pourvu de grandes ailes sur lequel Phrixos et Hellé s'enfuirent pour échapper à leur belle-mère Ino.

Arrivé en Colchide, Phrixos immole le bélier à Zeus et fait cadeau de la toison au roi Éétès, qui la suspend à un chêne et la fait garder par un dragon et des hommes armés.

 

Pélias ordonne à son neveu Jason de ravir la Toison d'or. Médée trahit son père Éétès et aide Jason et les Argonautes à s'en emparer.

Lors de leur fuite, elle découpe son frère Absyrte en morceaux et les jette à l'eau pour ralentir Éétès qui s'arrête pour rassembler les morceaux et leur faire des funérailles dans un lieu appelé alors Tomis (« découpé »), ce qui laisse aux Argonautes le temps de s'échapper.

 

Partant de là, il est tout de même assez difficile de ne pas voir dans l’épreuve de Jason un « voyage initiatique ». En effet, il n’est accompagné que par des héros mythiques (voire mystiques), les Argonautes. Parmi eux on retrouve entre-autres les jumeaux Castor et Pollux, Hercule, Héraclès, Orphée, Thésée et bien d’autres (ils sont 50 en tout) qui dans tous les cas sont fils de dieux, demi-dieux ou fils de rois légendaires.

Ils embarquent sur un bateau ayant pour nom Argo qui, en grec signifie « vaisseau blanc », donc c’est aussi un voyage de purification.

Ajoutons que Jason, « le guérisseur » en grec ancien, est lui aussi un Argonaute car il est le fils d'Éson, roi d'Iolcos en Thessalie, et un descendant d'Éole.

Il doit récupérer la toison d’un animal lui aussi mythique, Chrysomallos, une créature fantastique douée de parole et représentée comme un bélier ailé à la toison et aux cornes d'or, fils de Théophané, une princesse thrace, et de Poséidon.

Si l’on se penche un peu plus sur le côté symbolique, l'épreuve imposée à Jason consiste dans un premier temps en un voyage, au péril de sa vie, dans un au-delà mystérieux d'où il doit revenir transformé. Cette épreuve est analogue à une descente chez les morts et est donc indéniablement initiatique. De surcroit, la toison d'or du bélier merveilleux est symbole de royauté, de puissance et d’immortalité.

Son oncle Pélias lui affirme avant son départ : « Consens à accomplir cet exploit, et je jure que je te céderai le sceptre et la royauté. » C’est donc qu’in fine, Jason ne reviendra pas en tant que simple Argonaute mais en tant que roi. La quête de la toison d'or symbolise donc ainsi un rite de passage vers une forme supérieure de vie humaine.

bottom of page